A QUOI VONT SERVIR VOS DONS
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Pendant longtemps l'équitation fut un loisir ou un sport de "riches." Seuls les chevaux de trait et d'attelage partageaient le difficile quotidien des gens du peuple. Puis, depuis ces vingt dernières années en France une politique de "démocratisation" avec le développement des poneys clubs et du tourisme équestre notamment, s'est imposée. On aurait pu croire que ce fut une bonne chose, mais Robin et moi-même qui vivons les choses de l'intérieur, nous voyons aussi les conséquences terribles et insidieuses de cette révolution équestre.
D'abord la baisse de niveau des moniteurs qui sont désormais plus animateurs de camps de vacances que véritables hommes de cheval. Une équitation qui prônent la démocratisation par le nivellement en-dessous de zéro, dont les méthodes normalisent l'animal dans la violence ordinaire de jeunes cavaliers traités avec aussi peu de respect que leurs montures, simplement parce qu'on les considèrent comme trop stupides pour apprendre et travailler avec une équitation raisonnée de légèreté. Ensuite la substitution d'une cavalerie de chevaux de sports (réservés désormais uniquement à des cavaliers professionnels ou amateurs éclairés avec des prix d'achat intouchables) par une cavalerie de gentils poneys et de petits chevaux particulièrement froids et avec très peu de sang. Si bien qu'aujourd'hui le quidam qui rencontre Robin va me dire que c'est un cheval difficile et dangereux là où je ne vois qu'un cheval, certes avec beaucoup de sang, du genre de ceux sur lesquels j'ai appris à monter quand j'avais onze ans, 1m30 de gamine plantée sur un cheval d'1m70 au garrot....
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Pourquoi un tel préambule ? Simplement pour vous expliquer qu'entre un cheval rustique de style Merens ou un poney qui peut se contenter d'un pré avec un abri avec des granulés et du foin, sans être ferré et un cheval comme Robin qui n'a connu que les centres d'entraînement, les boxes, sans jamais voir le pré, il y a un monde et une quatrième dimension que peu de gens appréhendent. Mais j'y reviendrai car il est temps aussi de transmettre un savoir perdu et souvent de bon sens dont les jeunes cavaliers d'aujourd'hui semblent complètement amnésiques.
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Vous l'aurez compris, un cheval rustique si on le traite bien et qu'on le respecte, coûte déjà cher à l'entretien. Pour un cheval comme Robin, les prix s'envolent.
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D'abord, pour les retravailler et les reconvertir, cela revient à refaire un débourrage les traumas en plus qu'ils soient physiques ou psychologiques. Oui, ce sont des chevaux qui ont la "niake", beaucoup de sang et souvent sur l'oeil c'est-à-dire bondissant pour une feuille d'automne qui tombe. Alors le plus souvent il faut une structure pension ou club hippique pour bénéficier des installations afin de travailler en toute sécurité. (Au grand désespoir de certains, j'essaie de rester en vie !) Le pré, certains le supporte facilement, d'autres comme Robin, vous dépieutent toute une clotûre pourtant électrisée parce qu'ils ne savent pas sauter et qu'ils ne savent aller que tout droit en fonçant dans le tas.
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Robin, ici, qui appréciait sa couverture de l'année dernière en polaire.... Je mets au passé, car la couverture, à force de gratter avec ses dents sa croupe incendiaire, a déjà fait long feu. Je devrais pouvoir la rafistoler avec une aiguille à canevas et du ... fil de pêche, le seul qui tienne face à notre garnement chevalin...
Je vous donne donc le chiffrage de dépenses auxquelles nous sommes régulièrement confrontés pour offrir à ces chevaux, un environnement et un traitement respectueux de leur nature. Les factures sont récurrentes et mensuelles pour la plupart. Les prix s'entendent quand tout va bien, si problème de santé, les coûts explosent
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Pensions du pré au club hippique : de 170 à 450 euros dans ma région (par mois)
Granulés spéciaux pour système digestif déglingué par une nourriture trop riche : 35 euros pour 50 kg (par mois)
Parage et ferrage tous les deux mois environ : 85 euros
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Visite d'entretien du dentiste une fois par an : 100 euros
Visite d'entretien et vaccin vétérinaire une fois par an : 89 euros
Osthéopathe (le plus souvent nécessaires pour les chevaux qui ont couru, ils ont le dos et l'appareil locomoteur en sale état) : 150 euros la séance (en général il en faut trois par an)
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Les divers à-côtés :
Couvertures d'hiver (au moins deux) : de 90 à 150 euros (pour les couvertures imperméables d'extérieur. Nous sommes à 90 km de la Suisse, on ne peut pas s'en passer.
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Graisse pour les pieds
Argile pour les tendons
Bandes diverses
licol, longe, matériel à pansage, traitements véto en cours (le plus souvent pour des pathologies de rhumatismes, arthrose, dermites, vermifuges obligatoires, etc.)
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Etc...
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