A bâtons rompus : monter à cru.

Pour répondre à une question posée aujourd'hui par une fan du poney club, concernant la monte à cru qui redevient à la mode, comme un retour aux sources au même titre que monter sans filet, ou les pieds nus c'est-à-dire non ferrés, j'ai donné mon opinion qui bien sûr, ne manquera pas d'en énerver certains qui pensent, d'ailleurs à tort que, parce que je suis malade, je deviens toute molle et donc incapable de défendre mes convictions.

Mes braves, c'est bien mal me connaître....

Encore une fois, rien n'est jamais tout blanc ou tout noir. Quand on monte à cru, la répartition de votre poids est plus concentrée on va dire sur la colonne du cheval. Cela dépend aussi de votre poids (si vous êtes lourd) et de la conformité et hauteur de votre cheval, mais pas que.

Si vous avez un enfant d'1m30, vous ne lui ferez pas porter un sac à dos des forces spéciales ! Je sais que la mode est au petits chevaux, mais moi, je resterai toujours farouchement contre de voir une personne d'1m75 monter un cheval d'1m50 au garrot.... Mais le poids n'est pas le seul facteur, quelqu'un de rondouillard fera moins mal au dos du cheval si cette personne a une bonne assiette, se lie bien aux mouvements ou pratique un trot enlevé élégant, c'est à dire sans taper dans la selle à chaque temps.

Maintenant, il faut aussi tenir compte de la constitution du cheval. Un cheval mal travaillé a le dos creux, il va s'en souvenir que vous le montiez à cru. Bien sûr, même sellée, la pauvre bête, souffrira. Mais à cru, dans ce cas précis, c'est pire. N'oubliez jamais que le cheval est un athlète, s'il vous porte sur son dos, c'est qu'il faut muscler ce dos, donc attention aux jeunes chevaux, les premiers temps, ils ne devraient jamais être montés plus d'une demi-heure, et être auparavant longé un quart d'heure pour les chauffer dans leurs muscles et permettre des assouplissements moins difficiles car sans le poids du cavalier. Cela vaut aussi pour les vieux chevaux.

Pour cela, il faut travailler les extensions d'encolure, brèves, dans le mouvement. Brèves, parce que les extensions d'encolure que l'on répète et que l'on force, donne aussi des souffrances à l'animal qui n'en a pas l'habitude. Quant aux relèvements de la base de l'encolure, cela c'est une autre histoire, mais ne le faites jamais dans la force, en tirant comme des barbares, le relèvement de l'encolure doit être très progressif, par petites touches, comme devrait l'être d'ailleurs la globalité d'une équitation de légèreté.

Enfin, en ce qui concerne la selle, oui, l'idéal serait d'adapter le plus possible la selle à la morphologie du cheval. Là aussi, il faut faire preuve d'analyse, car un cheval peut aussi changer de morphologie dans sa vie en se musclant, en grandissant (certains sortent leurs garrots tardivement, etc.). Essayez de trouver des selles que l'on peut modifier au moins au niveau du garrot. N'oubliez pas de DEGARROTTER votre tapis de selle DEVANT et DERRIÈRE. Essayez de regarder les points d'appuis de votre selle sur la colonne et préférez de manière générale des gouttières assez large.

Cela peut aussi vous aider : les amortisseurs de dos, bien que tous ne soit pas bons, peuvent améliorer une selle un peu mal ajustée si votre cheval a maigri par exemple. L'amortisseur de dos doit préserver le dégarrotage. Le mieux que j'ai jamais vu sont les amortisseurs qui ont toutes les parties amovibles un peu comme des taies d'oreiller, selon la morphologie de l'animal vous rajoutez, vous remplacez la plaque de mousse devant ou derrière (en général l'amortisseur est découpé en 4 parties) en fonction des besoins. Pour ceux qui ont plusieurs chevaux, ce peut être aussi une bonne solution.

Alors, monter à cru, c'est un exercice comme un autre, mais je ne pense pas que cela doive remplacer complètement la selle. Pour emmener aux champs, allez faire trempette, faire une balade cool au pas, je suis d'accord. Pour travailler dans des efforts beaucoup plus importants pour le cheval, mis à part montrer qu'on sait sauter à cru, je pense que la selle est une protection dans la mesure où vous l'avez à peu près bien choisie et mise pour votre compagnon.

Observez votre cheval, voyez ses réactions, analysez, ayez du bon sens et tout ira bien.

Sylvie, l'humaine à Robin.