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Paris n'est plus Paris, quoi que...

  • sylvieparthenay
  • 2 juil. 2017
  • 5 min de lecture

Cette semaine j'ai dû monter à Paris pour raison personnelle, et je me réjouissais de revoir la ville lumière, celle que j'ai arpentée pendant des années, courant d'un musée à l'autre... Eh oui, j'avais et j'ai toujours d'ailleurs, d'autres passions... Saviez-vous que je suis de formation initiale historienne ? Histoire, mais aussi Histoire de l'Art, Archéologie, Lettres Supérieures, Sciences de l'Information et de la Communication, que de diplômes et tant de choses encore pour finir à ramasser les crottins pour mon cher Robin... Mais je m'égare.


Vous comprendrez alors pourquoi, mon amour du beau, qui passe aussi par la beauté de la nature, prend toute son expression à travers mes excursions parisiennes, ma si belle et douce France, si malmenée depuis des années...


Aujourd'hui, bien sûr, je suis comme beaucoup, les finances sont trop modestes pour me permettre ce luxe. Mais là, j'étais vraiment obligée d'aller à Paris, avec le TGV, on peut boucler le séjour en une journée.


Mais quel désespoir, de voir mon Paris dans cet état : sale de chez sale, des quartiers qui ressemblent aux souks, où la tiersmondisation a pris le pas sur tout, cette tiersmondisation voulue de notre peuple, de notre patrie, de notre terre... Crado, sentant la pisse, des mines patibulaires... Paris n'est plus Paris, et je comprends fort bien que les touristes ne veuillent plus vraiment s'y presser.


Paris n'est plus vraiment Paris, sauf pour les riches, car pour eux, quelque soit le pays, l'argent permet de se distancier de la misère, de la délinquance, de la sueur d'un peuple. Je n'ai pas un discours contre les riches dans l'absolu, car l'argent, idée de Dieu (à l'origine, je suis protestante et pas catholique, le commerce de l'argent n'est pas tabou pour moi), est un flux miraculeux qui devait servir à la circulation des flux de richesses pour le bien de tous. Mais l'humain corrompt tout ce qu'il touche, et la spoliation, la rétention aux bénéfices d'une élite qui se croit élue, finissent le triste portrait que mes yeux aux bords des larmes ont dû affronter.


Pauvre André Malraux, ministre de la culture, il se retourne dans sa tombe et pleure aussi, lui qui voulait la culture et l'accès au beau pour tous, grâce aux musées... Aujourd'hui, c'est la misère pour la majorité alors que tant de richesses sont pourtant produites à travers ce monde. Mais là aussi je m'égare, avec une mise en garde cependant, car tout à une fin, et le peuple c'est moi, c'est à dire un ou une pauvre, pour autant ni débile, ni inculte... et des pensées robespierristes risquent fort d'animer le peuple, le pauvre dans ces prochaines années...


Je ne voulais pas quitter Paris sur cette triste amertume. Alors je suis allée dans les beaux quartiers et je suis passée devant le park Hyatt, près de la Place Vendôme. Sa devanture cossue m'a rappelé le temps où je me permettais quelquefois, le luxe d'un thé merveilleux à la Cheminée.


Alors je suis entrée. Bon, ne prenez pas peur, j'étais habillée "en civil", pour ceux qui n'ont l'habitude que de me voir en vieux jean et bottes de jardinier. Eh oui, j'ai une bonne nouvelle pour vous, il m'arrive de mettre une robe ou une jupe, de remonter mes cheveux roux en chignon, de glosser mes lèvres légèrement charnues avec un rose tendre, d'allonger mes cils pour rendre plus profond mes yeux chocolat noir, même s'ils sont toujours bien protégés par mes lunettes. Et il me reste un fond d'Angel mon parfum préféré pour sucrer le creux de mes coudes, de mes seins et le lobe de mes oreilles.


Un petit serveur tout gentil est venu vers moi, je lui ai demandé s'il servait toujours ici, leur merveilleux thés.


Bien sûr, m'a-t-il répondu. Il m'a tendu une carte pour que je choisisse. Je me suis sentie soudain très lasse, à peine assise, un malaise comme d'habitude. Alors, je l'ai regardé et lui ai dit : "Choisissez pour moi, parmi les thés noirs". Futé et un peu enjôleur, il me répond "Pas de souci, vous m'inspirez".


J'ai souri. Cela fait du bien, un peu de galanterie et j'ai siroté mon thé quelques minutes plus tard tout en observant les riches ou la haute bourgeoisie venus là eux aussi sans doute pour boire le thé mais en ayant oublié sans doute aussi d'en apprécier réellement le goût.


Une terrible normalité humaine face à la beauté d'une jolie théière style anglais, je bois par petites gorgées. Je tremblote un peu. Normal, je suis fatiguée, j'ai l'habitude. Je me concentre alors et j'observe autour de moi. J'aime observer, j'aime ressentir, c'est ce qu'un de mes potes psychiatre de son état, appelle l'intelligence émotionnelle. Je lâche prise et mon corps semble s'enfoncer doucement dans mon fauteuil.


Dehors, il fait gris et les lumières artificielles dégagent une belle atmosphère légèrement beige orangée.... Et puis, un monsieur me regarde avec insistance, une dame aussi avec comme une lueur d'effroi dans ses yeux. En mon for intérieur, je m'inquiète, que se passe-t-il au juste ? Je sors mon petit miroir de poche, et je me regarde, rien ne cloche pourtant. Cela dure encore quelques secondes et je me tourne vers le petit serveur, lui aussi fait une drôle de tête. Je tends mon menton vers lui, il se rapplique alors vers moi. Il m'apporte une petite pâtisserie que je n'ai pas commandée. Sans doute pour se donner un prétexte.

"Que se passe-t-il ? lui dis-je. J'ai l'impression que toute le monde me regarde." Il pose sa pâtisserie devant moi et me répond : "Permettez-moi de vous offrir une gourmandise" Puis il se penche légèrement et me dit : "êtes-vous magicienne ? Parce que c'est magnifique" Je suis interloquée, mais de quoi parle-t-il ? "Non, je suis beaucoup de choses, mais pas magicienne !" Alors il se redresse et termine cette étrange conversation par certainement un des plus beaux cadeaux que la vie m'ait donné depuis bien des années. "On va dire que c'est un reflet de la lumière, mais madame, autour de votre tête, pendant quelques secondes, nous avons tous vu un halo de lumière illuminer votre front. Je crois bien que pour la première et dernière fois de ma vie, je viens de voir une aura."


Je n'ai pas d'explication à cela. Sans doute le petit serveur a-t-il eu raison, il s'agissait d'une illusion d'optique. On va dire cela. Parce qu'il y a ceux qui croient qu'ils sont des élus sortis de la cuisse de Jupiter et qui pensent que faire un discours le 14 juillet est inutile en tant que président de la république face à un peuple qui ne serait pas capable de comprendre sa "pensée trop complexe" et ceux qui sont les Elus, les vrais, non par l'argent et la stratégie de quelques milliardaires mais par l'amour et la spiritualité provenant d'un peuple qui ne sait pas toujours comment finir ses fins de mois.


Quand le temps fut venu de repartir, le petit serveur est venu vers moi, j'attendais mon addition et sortait ma carte bancaire. "Non, non, madame, c'est réglé". "Par qui ?" demandai-je. "Par le monsieur qui était là-bas..". Il joint le geste à la parole. Et je me souviens, il s'agissait du monsieur qui m'avait dévisagée tout à l'heure.


Alors oui, je dois être finalement magicienne, car je fais disparaître les additions. Elle n'est pas belle la vie ?


Merci à ce Monsieur.

Merci au petit serveur.

Grâce à vous Paris est finalement toujours Paris.


Sylvie, l'humaine à Robin.




 
 
 

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